La fabrique du dogmastisme

Sylvain Léauthier
2 min readOct 27, 2020

Les anti et les pro.

Les “adeptes” de la théorie du complot et les “chiens de garde” du système.

Les partisans et les opposants.

Les fake news et le fact checking.

Comment en est-on arrivé là ?

Comment en est-on arrivé à une telle polarisation du débat public, qu’il soit politique, social, économique ?

Aucun domaine n’échappe à ce phénomène : que l’on parle de foot, de médecine ou de culture, j’ai de plus en plus la sensation que les acteurs du débat public essentialisent les postures et polarisent le discours.

L’information sur la crise sanitaire du covid19 semble incarner l’acmé de ce phénomène : on est pro ou anti-Raoult, pro ou anti-masque, pro ou anti-chloroquine, pro ou anti-confinement, pro deuxième vague ou négationniste.

Dès qu’un sujet semble atteindre un volume médiatique important, la polarisation prend le pas sur le débat, tuant l’analyse, la compréhension des sujets et la faculté de chacun à progresser dans ses connaissances et à se construire sont propre avis.

La réflexion, l’analyse et la remise en cause de faits pseudo-établis et non-interrogés sont-elles encore possibles ?

Il y a sans doute une raison inhérente à la nature humaine : penser binaire, classer les personnes dans des camps facilitent la compréhension d’une problématique.

Je ne connais pas les autres raisons, qui seraient conjoncturelles .

Est-il d’ailleurs vraiment utile d’analyser les raisons de ce phénomène ?

Nous devons envisager des pistes, des solutions pour améliorer le débat public : imaginer des nouvelles pratiques, identifier celles qui existent déjà.

Le fact-checking est une fausse solution, un remède encore pire que le mal, puisqu’ il fait basculer le débat le public de la polarisation à l’exclusion du débat public d’une partie des idées et des personnes.

Nous sommes en 2020, en France.
S’informer n’est plus possible.

Comment faire ?

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Sylvain Léauthier

“De ce qui occupe le plus, c’est de quoi l’on parle le moins. Ce qui est toujours dans l’esprit, n’est presque jamais sur les lèvres.”